L'équipe douleur du Centre Hospitalier Compiègne-Noyon en collaboration avec Douleurs sans frontières, organise le samedi 21 juin à Noyon une manifestation autour de la douleur, ci dessous le flyer pour plus d'informations.
"je suis un flyer" |
Au programme, représentation théatrale et débats.
Edit: plus d'infos sur le site web du courrier qui part.
in extenso:
Chaque année, 1 800 patients
passent par ce service du centre hospitalier Compiègne-Noyon (Oise). Une
pièce de théâtre lèvera le voile sur cette pathologie particulière des
douleurs chroniques.
« Perte de travail, divorce : la douleur isole. » Maryvonne de Backer, de l’association Douleurs sans frontières,
résume ainsi les difficultés liées à cette pathologie si particulière :
les douleurs chroniques. À l’hôpital de Noyon, une unité spécialisée
existe depuis 2006 ; et depuis une quinzaine d’années à Compiègne. Au
total, 1 800 patients sont suivis chaque année sur les deux sites.
L’équipe médicale de cette unité « douleur », en
partenariat avec Douleurs sans frontières, a décidé de faire connaître
cette maladie, qui reste floue pour le grand public. Et surtout de lever
les interrogations, « les croyances » comme le dit Maryvonne de Backer. Une pièce de théâtre, participative, est donnée samedi 21 juin, au centre culturel Yves-Guyon.
Un accompagnement qui dure des mois, voire des années
« Quand on parle de prise en charge de la douleur, les gens pensent aux douleurs aiguës, aux opérations, rapporte Stéphanie Angaman, infirmière référente de l’unité. Les
douleurs chroniques touchent tout le monde. Des facteurs sociaux,
familiaux, qui déclenchent un mal-être professionnel, conjugal, du
stress. La douleur physique est la traduction de la douleur morale. »
Médecin de l’unité, le Dr Philippe Autret insiste : « Les douleurs chroniques ne sont pas forcément liées à la maladie causale (ndlr : cancer, obésité, troubles musculo-squelettiques, etc.).
»
Ce sont, en général, les médecins traitants qui dirigent les patients vers ce service :
« Pour des douleurs atroces, qu’on a du mal à contrôler. Mais aussi
pour des douleurs moins intenses, mais beaucoup plus durables, plus
gênantes au quotidien », explique le Dr Autret. Les consultations se font en externe : « Il n’y a pas forcément une hospitalisation », ajoute Stéphanie Angaman. Et à chaque patient, un accompagnement personnalisé, qui peut durer « quelques mois, ou bien des années », détaille Stéphanie Angaman.
Les douleurs chroniques relèvent d’une prise en
charge pluridisciplinaire. L’unité compiégno-noyonnaise est composée de
trois médecins, de quatre infirmières et de deux psychologues. « Nous pouvons faire appel à des diététiciennes, des ergothérapeutes, des kinésithérapeutes également, indique Stéphanie Angaman. Il faut penser aussi aux traitements non-médicamenteux comme la relaxation ou l’hypnoanalgésie (ndlr : hypnose médicale).
»
« Les discours ne sont pas suivis des moyens »
D’ailleurs, le Dr Autret a vu « les verrous
sauter. Les idées ont progressé chez les professionnels de santé. Avant,
la morphine était synonyme de toxicomanie. Ce n’est plus le cas : il y a
beaucoup d’évolution dans la tête des soignants ». Le médecin pointe du doigt des difficultés sur le terrain. « On
sait délivrer le message : au XXIe siècle, on ne doit plus avoir mal.
Mais, il y a un côté obscur : les discours ne sont pas suivis des
moyens. Nous les avons au compte-gouttes ».
L’unité « douleur » a accueilli en son sein un nouveau médecin, en novembre 2013 : « Jusqu’à
l’année dernière, il y avait un délai de cinq mois pour être pris en
charge par notre service. Nous avons beaucoup de demandes », souffle le médecin.
À cette détresse du patient, s’ajoute très souvent l’incompréhension de l’entourage.« Quand il souffre, son environnement aussi, commente le Dr Autret.
Il faut aider quelqu’un qui a mal, mais il faut aussi supporter
quelqu’un qui souffre. Pour l’entourage, c’est très difficile. »
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